Experts en humidité : quelles étapes d'intervention ?
L'importance du diagnostic
Date de publication : 6 janvier 2023 - Temps de lecture : 4 minutes
La présence de l'humidité est tout à fait normale dans un logement. Il faut toutefois veiller à ce qu'elle ne soit pas présente à un taux trop élevé, au risque d'entraîner non seulement des conséquences sur la structure du bâtiment, mais aussi sur la santé des occupants. Il est donc essentiel de recourir aux services d’un professionnel pour établir au plus vite un diagnostic précis, trouver la source du problème et la meilleure méthode pour y remédier. Ce diagnostic repose à la fois sur les éléments visibles tels que la moisissure et les éléments invisibles que seul un expert pourra débusquer grâce à un équipement adapté.
Les signes de l’humidité
Si certains éléments sont parfaitement identifiables et ne peuvent guère laisser de doute quant à un problème d’humidité, d’autres sont plus subtils et souvent plus difficiles à repérer. Voici une liste non exhaustive des signes à prendre en considération pour éviter tout danger sur le long terme.
- La moisissure : champignon microscopique pouvant être blanc, noir, jaune ou vert. Il se plaît particulièrement dans les endroits humides, notamment dans certains matériaux qui n’ont pas été suffisamment séchés. Les moisissures peuvent être dissimulées par un meuble, mais sur un mur vide ou un plafond, elles sont très reconnaissables. Dans un cas comme dans l’autre, l’odeur qu’elles dégagent peut également être un précieux indicateur et vous pousser à en chercher la provenance.
- La condensation : gouttes d’eau présentes sur les parois vitrées, fenêtres et autres carrelages, ce phénomène physique est visible lorsque l’air ambiant est saturé en humidité et que des parois froides telles qu’un miroir, un mur ou un plafond mal isolé se trouvent dans la pièce concernée. Notez que la condensation, capable de traverser de nombreux matériaux, peut aussi toucher l’intérieur d’un mur et être alors bien plus difficile à identifier. Généralement, on s’en rend compte lorsque les dégâts sont déjà importants.
- Les infiltrations d’eau : il s’agit d’auréoles visibles sur les matériaux. Elles arrivent le plus souvent suite à un dégât des eaux, à une fissure ou à une remontée capillaire. Malheureusement elles sont souvent invisibles car cachées par un revêtement comme du carrelage ou du béton. Là encore, le constat peut arriver à un moment déjà critique, par exemple après avoir réalisé que le taux d’humidité de l’habitation est trop élevé.
- Une déformation des plinthes, de la peinture ou du papier peint peut également être un signe évocateur d’un problème d’humidité, de même que des vêtements humides ou moisis.
- Enfin, certains soucis de santé peuvent vous alerter : bronchites, asthme, pneumonie ou encore problèmes de circulation sanguine tels que des œdèmes ou de la rétention d’eau.
Les étapes d’une intervention
Afin d’éviter toute détérioration importante, les murs atteints par l’humidité doivent faire l’objet d’un traitement spécifique. Celui-ci dépend du niveau de dégradation des surfaces concernées, mais aussi du/des matériaux, d’où la nécessité d’un diagnostic précis qui déterminera la méthode la plus adaptée à chaque situation.
Préparation de la surface à traiter
Évidemment, un mur ne peut être traité s’il est encore humide, voire mouillé. Mieux vaut attendre qu’il soit entièrement sec, ce qui peut être compliqué dans le cas d’infiltrations d’eau ou de remontées capillaires. Dans un cas comme dans l’autre, plusieurs mois de patience peuvent être nécessaires avant de passer à l’action.
Une fois le mur sec, il faudra dans un premier temps enlever les revêtements abîmés (papier peint, carrelage, plafonnage…) sans laisser la moindre partie détériorée, puis effectuer un premier nettoyage à l’aide d’une brosse métallique. Si le mur à traiter est en plâtre ou en bois, notez qu’ils peuvent avoir été déformés et nécessiter le remplacement pur et simple du panneau concerné.
Traitement des moisissures
Un tel traitement se fait à l’aide d’un produit spécifique dans la plupart des cas. Si le mur est lessivable, il est possible de se contenter d’un lavage à l’eau chaude, voire à l’eau de javel mais, en cas de remontées capillaires par exemple, un produit hydrofuge tel qu’une résine doit être injecté à l’intérieur du mur pour créer une barrière de protection durable et le rendre plus étanche aux entrées d’eau par le bas. Un enduit d’étanchéité peut également être appliqué sur les murs et les sols d’un rez-de-chaussée soumis aux infiltrations.
Finitions
Des murs bruts comme ceux d’une cave peuvent se contenter d’un traitement hydrofuge qui les rendra imperméables aux infiltrations, en revanche, le mur d’une pièce de vie devra également se voir pourvu d’un nouveau revêtement (plafonnage, carrelage, peinture…).
Les améliorations possibles
Toutefois, si le problème d’humidité est traité sur le moment, il s’agit le plus souvent de solutions temporaires, a fortiori s’il est causé par une mauvaise isolation ou par un système de ventilation défaillant, cassé ou obstrué. Il convient alors d’envisager des rénovations et/ou certaines installations pour préserver votre bâtiment d’éventuels futurs ennuis.
Après avoir établi un diagnostic précis, un professionnel pourra couper les entrées d’eau responsables de l’humidité et proposer une solution adaptée :
Une meilleure isolation
Pour éviter une surconsommation de chauffage, l’élément principal de toute habitation est évidemment l’isolation, qu’il s’agisse des murs, des plafonds, du toit ou encore des différentes ouvertures. Des travaux peuvent être envisagés, notamment pour traiter les ponts thermiques servant de jonction entre les divers éléments susmentionnés.
Un moyen de ventilation
Au-delà d’une bonne isolation, le taux d’humidité dans l’air peut être contrôlé grâce à une bonne ventilation des pièces permettant de le renouveler. Celle-ci peut être naturelle grâce à une bouche d’aération, ou mécanique grâce à une VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée).
Un système de chauffage performant
En cas d’humidité dans l’air ambiant, le chauffage est absorbé par les microgouttelettes d’eau. Ce phénomène nécessite de monter le thermostat pour garder une température suffisante.
Pour abaisser ce taux d’humidité, il est possible d’installer des radiateurs asséchant l’air, comme des convecteurs électriques par exemple. Notez toutefois que cette option est très énergivore, ce qui la rend surtout intéressante quand elle est associée à un autre système de chauffage tel qu’une climatisation réversible, une cheminée ou une pompe à chaleur. Naturellement, un système aussi performant soit-il ne peut réellement aider qu’en étant couplé à une bonne isolation et à une ventilation efficace.
Un déshumidificateur
Cette solution est à envisager lorsque le taux d’humidité dans l’air dépasse les 70%. S’il n’a aucune utilité face aux infiltrations d’eau ou aux remontées capillaires, il s’avère efficace contre la condensation.
Électrique ou chimique, un déshumidificateur récupère la vapeur d’eau qu’il entrepose dans un bac à vider ensuite. L’air est ensuite restitué plus sec, et débarrassé des impuretés. S’il est plus onéreux, notez que le modèle électrique est bien plus performant que son homologue chimique.